Carnets de (ma) campagne 3

Publié le par ELmaTador

Ne perdons pas le Nord

Mon ouïe n'a fait qu'un tour lorsque j'ai entendu, l'autre jour, des mots malencontreux dans la bouche de l'acteur Jean Dujardin. Après s'être rendu dans diverses petites salles de cinéma de France et de Navarre, il en avait conclu qu'il y avait aussi des cinéphiles au sud de la Loire. Eh oui !, mon cher, dans un rayon d'une demi-heure autour de mon trou paumé, j'ai moi-même à ma disposition au moins 25 salles de cinéma... C'est bien ça le drame : en être arrivé à ce que les chers Parisiens, centrés sur leur capitale, non seulement créent une rupture entre eux et la "Province", mais aussi assimile cette province à une immense étendue verte (ou jaune, si le temps est sec) et peuplée de rares humains associables. Cela est d'autant plus vrai qu'on s'éloigne vraiment de ladite capitale en direction du sud. Je rappelle quand même qu'au sud de la Loire réside environ la moitié de la population française et que Marseille, ville on ne peut plus au sud de la France, compte un vague million d'habitants quand même. Ca reste la Province, bien sûr, et la Provence, en plus.

 

 

Mais ne généralisons pas ce défaut centralisateur à l'ensemble de la population de l'agglomération parisienne, sachant qu'il y en a des foultitudes qui ont des origines, de la famille et une maison secondaire en Province. Disons que je parle ici des Parisiens fort nombreux qui ne sortent jamais ou presque de la ville, soit par sécurité psychologique, soit parce que le simple fait d'atteindre la première véritable campagne (disons... la forêt de Fontainebleau) leur prend déjà une heure et demi.

 

 

Heureux Parisiens qui savent chaque matin, par l'entremise de leurs radios préférées (par exemple France Inter, alias Radio Paris), qu'il y a un accident porte de Bagnolet ou que le RER D est en grève. Est-ce qu'on me dit, moi, si je peux me rendre sans encombre à Félines-sur-Rimandoule ou si le car pour Pont-Saint-Esprit sera à l'heure ?

 

 

Juste retour des choses, les gens d'ici imaginent que le nord de la France commence à Valence, ou même à Avignon. Faudrait qu'on songe à demander l'autonomie.

 

Publié dans cafeducommerce

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