Plus haut on monte, plus bas on chute

Publié le par ELmaTador

 Tel le furet qui ne cesse de courir, elle se prédisait un avenir tout rose, la petite chaîne qui monte, qui monte. Je veux bien sûr parler de cette sixième chaîne du réseau hertzien télévisuel, celle que dans les endroits les plus reculés du globe français on capte toujours mieux qu'Arte, hélas !

 

Puisqu'il s'agit de télé, je vais oser une comparaison qui nous plonge dans les abîmes d'un ancestral jeu d'une autre chaîne de grande qualité : souvenez-vous, "Le Juste Prix", émission hautement culturelle à l'heure de l'apéro. Dans ce jeu, il y avait une épreuve appelée le tyrolien : sur ordre du candidat, le tyrolien grimpait, à grands coups de yodelidou, et en grimant rapportait bézef dans la besace du candidat, jusqu'à ce que celui-ci, trop intrépide, fasse grimper trop haut le tyrolien, qui ne yodelidait plus et dégringolait de l'autre côté.

 

M6, mutatis mutandis (un peu de latin quand on cause de télé, ça fait culturé !), c'est un peu la même chose. La petite chaîne qui, à ses débuts, ne cessait de monter (du moins dans l’audimat), a dégringolé bien bas, et assez vite. À mon grand désarroi, seul l'audimat est resté au sommet. Chacun, bien sûr, garde quelques souvenirs émus (pas trop, quand même) de la découverte de légendaires séries télévisées. Qui n'a pas été captivé au moins trente secondes par la désastreuse Petite Maison dans la Prairie ? Avec cette gamine qui, tous les jours, se cassait la margoulette en courant au milieu des herbes... Qui n'a pas souri au moins une fois entre 20 et 20 h 30, devant les trombines blanches ou noires et toutes bien américaines de Madame est Servie et du Cosby Show ? Chacun des épisodes ayant été diffusé une bonne cinquantaine de fois, l'image et le son ont été couverts par l'usure des bandes, sans grande perte pour le spectateur qui connaissait cela par cœur.

 

Je préfère ne pas compter combien d'heures j'ai dépensées devant M6, heures qui auraient assurément pu être mieux remplies mais ne regrettons rien car, je le concède, j'y ai aussi pris du plaisir.

 

Puis je n'ai plus eu la télé, et M6 a entamé une longue chute. Ceci n’explique pas cela, je pense, même si de temps à autre j'aimerais avoir un pouvoir sur le choix des programmes télé. Je n'ai plus eu la télé, mais j'ai eu vent de l'arrivée en fanfare de pseudo-jeux tous plus abrutissants les uns que les autres. Il paraît qu'on appelle cela la télé-réalité : triste réalité que celle de la télé. Heureusement que ce genre de merde n'arrive pas sur les chaînes publiques pour lesquelles on paie... Ah bon ? Ca arrive aussi ? Mince alors !...

 

Quand j'y repense, la chute a commencé dès le début, parce que Dominique Chapatte au volant de son Turbo n'a jamais été une lumière. Il tient peut-être de son père qui, sur la fin, virait sérieusement à la sénilité au guidon du Tour de France. Et puis quand j'y repense, la barre de sourcils noirs d'Emmanuel Chain, c'était pas un bon présage, ça incitait à froncer les sourcils, ça présageait les soucis.

 

Maintenant j'ai de nouveau la télé. Et M6 a vingt ans. V'là qu'ça nous fait une belle jambe. En couverture du TV magazine offert généreusement avec le torchon dominical, deux symboles de la grandeur de la chaîne : Laurent Boyer et Marc-Olivier Fogiel. Tout est dit, surtout quand ont sait que c'est le second qui était chargé d'animer la soirée spécial anniversaire. J'ai pas regardé bien sûr, parce que comme j'ai toujours envie d'y coller quatre cinq bourre-pifs, j'avais peur d'abîmer mon poste. Finalement, avec des types comme lui à l'écran, c'est facile de se passer de télé !

 

Publié dans cafeducommerce

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Y
J'ai encore regardé les sélections de la Nouvelle Star sur M6, moi qui chante comme un tambourin fêlé (ouais, c'est juste pour ne pas dire casserole...). Une très bonne émission comique. Je ne comprends toujours pas l'absence de sens critique de tous ces jeunes sur eux-mêmes. Les contes de fée ont changé mais sont toujours là. La télé a juste changé les fées en animateurs ou en chansonnnières de bazar.
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